À bien y penser

Polluer intentionnellement

J’ai vu un documentaire américain portant sur les climatosceptiques aux États-Unis. Il existe un groupe de fanatiques libertariens qui polluent exprès pour protester contre les lois environnementales. Par exemple, ils modifient le moteur de leur auto afin que le tuyau d’échappement crache une fumée noire. Incroyable ! Comment se fait-il que de tels comportements réactionnaires ne soient pas sanctionnés ? Un individu qui pollue l’environnement intentionnellement devrait payer. Après quelques contraventions, je vous parie qu’il y penserait à deux fois.

– Sylvio Le Blanc

Opinion : Électrochocs

La vérité sur les électrochocs

À la suite de la publication d’un article portant sur un groupe qui manifeste pour l’abolition des électrochocs au Québec, il m’apparaît important de rectifier les informations qui sont transmises au public par rapport à ce traitement.

Les électrochocs sont trop peu connus du public et malheureusement même du monde médical à l’extérieur de la psychiatrie.

Les électrochocs sont indiqués pour quelques maladies psychiatriques, dont principalement la dépression majeure résistante au traitement, la dépression accompagnée de symptômes psychotiques ou lorsque le besoin d’amélioration est jugé urgent.

La dépression est une maladie grave, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme une des causes les plus importantes d’invalidité dans le monde. Elle augmente la morbidité et la mortalité des maladies physiques et est la principale cause de suicide.

Il a été démontré dans de multiples études sérieuses que les électrochocs sont le traitement le plus efficace pour la dépression d’intensité sévère. La rémission post-traitement est attendue chez 70 à 90 % des patients atteints de cette pathologie, contrairement à environ 30 % pour les patients qui en sont à leur premier essai d’antidépresseurs.

Plusieurs de mes patrons psychiatres ont vu leurs patients guérir et retrouver un fonctionnement optimal avec ce traitement à la suite de multiples échecs médicamenteux. Il est vrai que les électrochocs peuvent causer des effets secondaires (des difficultés de mémoire temporaires, par exemple), mais ceci est le cas de tous les traitements. La sismothérapie (électrochocs) est d’ailleurs probablement un des traitements les plus sécuritaires que nous avons en psychiatrie.

TABOU

Malheureusement, il existe encore énormément de stigmatisation et de peur face à cette procédure, notamment en raison de la façon dont ils étaient administrés il y a plusieurs décennies et dont ils ont souvent été présentés dans les médias. Le tabou associé à ce traitement est le plus grand obstacle à son accessibilité et son utilisation.

En tant que résidente en psychiatrie, j’ai assisté à des séances d’électrochocs et connu plusieurs patients qui en avaient reçu. Je peux vous assurer que les conditions d’utilisation ont nettement changé et que tous les patients qui reçoivent ces traitements obtiennent des explications claires, avec une recherche d’un consentement libre et éclairé.

Les traitements sont très bien encadrés, contrairement à ce que rapporte M. Goulet, et sont faits sous la supervision d’un psychiatre et d’un anesthésiste. La procédure totale dure moins de cinq minutes et les patients ne ressentent aucune douleur.

Si je suis tout à fait d’accord avec M. Goulet et son comité sur le fait qu’il faut être consciencieux pour éviter d’administrer des traitements dangereux, il peut être tout aussi sinon plus dangereux de désinformer et apeurer la population, empêchant certains de recevoir les soins dont ils ont le plus besoin.

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